Avec le temps...

Parthenay (Catherine de) 1554-1631

Catherine de Parthenay

1554-1631

 

    Le nom de cette extraordinaire figure féminine de la fin du 16ème et du début du 17ème siècle est intimement lié à notre région et en particulier à Mouchamps, refuge des calvinistes. C'est là qu'elle étudia les mathématiques, sous la direction de François Viette, qu'elle s'initia à l'astronomie et àl'astrologie, qu'elle développa les qualités littéraires qui lui permettront d'écrire de la poésie, des ballets et des pamphlets.. Humaniste et femme d'action, elle fut mêlée aux luttes fratricides entre catholiques et protestants. Après le siège de la Rochelle et la reddition des habitants, elle est emprisonnée, à 74 ans, dans la forteresse de Niort. Le Parc Mouchamps, en partie détruit en 1729,  fut pour elle un lieu privilégié de ressourcement.

 

 

 

Eloge

et portrait allégorique de la Patience

(vers 1610, 1620)

 

 Peu à peu commançai à retourner en moy; Mes sens estoient perduz et ma vue esblouye N'avoit encor repris sa force défaillie, Qu'une sainte beauté se présente à mes yeux, Fille, comme je croy, du grand ouvrier des cieux. Grave estoit son maintien, grave sa contenance, Son regard estoit doux et tout plein d'assurance. Il estoit humble ensemble et plein de majesté; Il estoit gracieux et plein de gravité ; Sa démarche n'estoit à la façon humaine. Elle sembloit glisser comme en l'humide plaine En un temps calme et doux les naufs on voit couler; 
Comme on voit les oiseaux doucement fendre l'air
D'un vol lent et tardif, ayant l'aisle jà lasse ;
Ou comme on voit glisser sur l'hollandaise glace 
Les filles du pays estonnant l'estranger
De veoir courir ensemble et voler et nager.
Ses cheveux sur le dos lui floflotoient en onde,
Un tortis encercloit sa chevelure blonde,
D'olive entremeslé d'un peu de vert laurier,
Monstrant un cœur trop plus pacificq que guerrier.
Auprès de la blancheur de sa robe trainante
Le cigne méandrin, la neige blanchissante,
Le haut des monts perdroit le lustre et sa couleur,
Tant estoit de divine et céleste blancheur.
A son col luy pendoit une targe à champ sombre
Semée hault et bas de croix blanches sans nombre
Que plusieurs traits et dards contre elle descochez,
N'ayans peu transpercer, y demeuroient fichez.
Elle avoit en sa dextre une guirlande verte
Semblable à celle dont sa teste estoit couverte.
Elle s'adresse à moy d'un visaige riant,

Et me dit : « lève toy, lève toi, mon enfant,
Et repren tes esprits. Mon nom est Pascience,
Fille aisnée de cil qui est la sapience ;
 


21/01/2011
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