Avec le temps...

Vendée insolite

Vendée insolite

(articles classés par ordre alphabétique)


Trop d'oublis dans la représentation officielle,consensuelle et touristique de la Vendée. Cette page se veut un simple complément à tout ce que l'on sait déjà.

 

Cazeaux (Monseigneur) et le cinéma vers 1950:

  La Vendée a-t-elle été à une certaine époque, une "quasi théocratie" (titre d'un article-interview  d'Alain Gérard dans l'Express du 11/06/2009? En tout cas, dans les années 40 et 50, Monseigneur Cazeaux veillait sur la sexualité de ses ouailles. Il suffit de lire les souvenirs de Jean Dréville concernant les circonstances du tournage de la "Ferme du pendu"...

    Jean Dréville : « Je n’avais pu faire La Foire aux Femmes deux ans avant et Gilbert Dupé, le même auteur, avait ce roman « La ferme du Pendu ».

    J’ai toujours été attiré par le côté pittoresque de l’univers paysan ; mais il fallait un bon sujet. C’était le cas ici, et ça s’est très bien passé.

    Pour les travaux de repérages en Vendée, nous avons été plutôt mal accueillis. Le livre avait été proscrit en chaire par l’évêque de Luçon.

    J’ai circulé longtemps dans le coin : il fallait trouver deux fermes et un grand hôtel pour l’équipe. Ensuite, les gens s’opposaient au tournage. Pourquoi ?

 « Allez demander à l’Evêché, mais sans autorisation des autorités catholiques, vous ne tournez pas ! ».

   Je vais voir l’évêque :

« Il n’y a rien dans ce film. La preuve : en pré-censure, on m’a dit qu’il serait ‘’tout publics’’ ».

 « Il y a quand même une scène, » me dit l’évêque ; « lorsque le Grand Louis culbute une fille, la porte de la grange se ferme ; fondu au noir et là-dessus, on entend un cri suivi d’un cocorico. On rouvre sur un tas de fumier irradié par le soleil du petit matin ».

 « Eh bien, on n’a rien vu ? »

 Et l’évêque, avec un sourire malin :

  « Oui, c’est bien ce qui est grave : on n’a rien vu ! ».

(Voir la page d'origine consacrée à Jean Dréville)


Chabirand (L'abbé), curé "socialiste" de La Verrie vers 1900


L'assassinat du curé de la Rabatelière attribué à Charette (C. Gourraud)

    "Peu de temps avant d'être pris, il passa au village de la Brenenière quinze jours ou trois semaines. Ce fut de là qu'il envoya, dit-on, assassiner M. Guesdon-Poupardière, curé de la Rabatelière, parce que cet ecclésiastique, voyant que l'insurrection n'avait aucune chance réussir et ne pouvait avoir d'autre résultat que de faire écraser le pays, faisait son possible pour apaiser les esprits et ramener la paix. On le prit chez lui au milieu de la nuit, et il fut, avec sa servante et son domestique, fils de celle-ci, emmené dans le champ du Moulin-Rouge, près le bourg de la Rabatelière, et tous trois y furent assassinés à coups de sabre; on fut quelques jours sans trouver les corps, parce que le champ était en genêt. Le bruit de cet assassinat répandit la désolation dans les environs; l'enterrement réunit un immense concours de peuple. Les soldats républicains qui avaient cessé leurs massacres, y assistèrent en corps; tout le monde pleurait, m'ont rapporté des témoins oculaires. On a dit que Charette avait décidé ce crime parce qu'on lui avait montré une lettre où le curé découvrait aux républicains un endroit où il devait être caché une certaine nuit; mais cela n'est aucunement prouvé. On disait aussi qu'une des causes était que peu de jours aupaavant, M. Guesdon avait fait cacher chez lui, et sauvé, deux soldats poursuivi par les insurgés. Quoi qu'il en soit, cet assassinat, joint à quelques autres commis dans le temps et attribués aux ordres de Charette, qui ne savait plus trop où donner de la tête, lui aliéna tout à fait l'esprit des populations. Peu après il fut surpris par un détachement de soldats, au moment où il se préparait à déjeûner, à la Chabotterie en Saint-Sulpice-leVerdon, et arrêté en petit bois de la ladite commune." (C. Gourraud, Notes historiques sur la paroisse de Chavagnes-de-Montaigu, vers 1860, publié en 1876 dans l'annuaire de la Société d'émulation de la Vendée) 

  

Autre version de l'Abbé Remaud, aumônier de Charette, disculpant ce dernier

   Voyant qu'il (l'abbé Guesdon)n'avait rien pu gagner sur le général Charette, il se décida à faire sa paix particulière avec les républicains, et pour que personne n'en put douter, il alla lui-même processionnellement avec tous ses paroissiens, en chantant des prières publiques, au-devant d'une colonne qui traversait sa paroisse. Cette conduite de sa part donna de violents soupçons à l'armée royale et particulièrement au général Charette qui le fit examiner de près. Ce jour, deux soldats de l'armée royale, vêtus de l'uniforme républicain, se présentèrent chez lui et lui demandèrent avec beaucoup d'instances s'il ne pouvait pas leur apprendre où était le brigand de général Charette. Il leur répondit qu'il était caché, ce jour-là même, dans une enceinte de la forêt de Grasla, que le fait était constant puisqu'il l'avait fait observer par ses domestiques, "Allez promptement, dit-il, à ces deux soldats déguisés et dites à vos chefs qu'il n'y a pas un moment à perdre pour prendre Charette." Ces deux soldats, dont un était allemand et jouait fort bien son rôle, dirent à M. Guesdon : "Faites-nous le plaisir de donner par écrit les renseignements que vous pouvez avoir sur le lieu qu'occupe actuellement Charette ; sur un avis de votre part, mes chefs ne feront aucune difficulté de marcher sur lui et de l'arrêter," Le malheureux ecclésiastique donna dans le piège et il écrivit que le général Charette était dans une enceinte de la forêt de Grasla, qu'il en était sûr, l'ayant fait observer par ses domestiques. Les deux-soldats royalistes déguisés, au lieu de porter au général républicain la lettre du soldat Guesdon, la portèrent au général Charette qu'elle fit frissonner d'horreur.
  La nouvelle de la trahison du curé de la Rabatelière se répandit dans toute l'armée, et, dès la nuit
suivante, l'ordre d'aller l'arrêter fut donné au même soldat allemand qui avait sondé ses dispositions.
Le père Potier, des Brouzils, qui servait sous Charette, confirme ce récit en ce que Charette n'avait
point donné ordre de tuer le curé Guesdon. Le fait vrai, c'est que le général Charette avait ordonné de conduire M. Guesdon au quartier général, escorté du détachement qui avait reçu ordre de le prendre ; mais au lieu d'exécuter cet ordre tel qu'il avait été donné, on emmena M. Guesdon, son domestique et sa servante environ à une demi-lieue de chez lieu, et en passant dans un champ7 on les massacra tous les trois,
   La République lui fit décerner des honneurs funèbres ; des troupes nombreuses y assistèrent en
armes, et mon malheureux frère8, qui fut sommé de l'enterrer, pensa mourir de frayeur."

 Dupé (Gilbert), romancier

   Auteur en particulier de trois ouvrages des années 40, inspirés de Maupassant et proposant une image pour le moins différente de celle proposée par le peplum hollywoodien (sans Errol Flynn) du Puy-du-Fou. Les différentes actions sont situées dans le marais et dans la région comprise entre les Herbiers et Pouzauges. L'ensemble mériterait d'être réédité

- La foire aux femmes

- La ferme du pendu

- Conte de ma bourrine

 

Guesdon (Marie-Joseph), missionnaire vendéen oublié

 

Saint-Fulgent: un curé antisémite à Saint-Fulgent pendant la guerre 39-45

 




24/11/2010
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